C’est avec un immense sourire et les yeux pétillants de bonheur que Baptiste Hulin sur son Class40 Rennes • Saint-Malo / Parenthèses de Vies est arrivé au ponton d’honneur à Pointe-à-Pitre ce samedi 26 novembre, à 15h 07mn 19sec locale (20h 07mn 19sec, heure métropole). Cette 18e place, le jeune espoir formé chez BE Racing, l’écurie de course au large de Servane Escoffier et Louis Burton, ne pouvait l’imaginer. « C’est une partie d’un rêve qui se concrétise et se réalise ! » confiait le Choletais à son arrivée. Régatier dans l’âme, Baptiste, déterminé plus que jamais, s’est bagarré avec un groupe de concurrents plus expérimentés, lui qui réalisait sa première transatlantique en solitaire.
Baptiste Hulin aura mis 17 jours 05 heures 52 minutes 19 secondes entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre, soit 3 542 milles du parcours à la vitesse de 8,56 nœuds sur l’orthodromie (route directe). Il a en réalité parcouru 4047,67 milles à la vitesse moyenne de 9,78 nœuds. Il est arrivé en Guadeloupe 3 jours 2 heures 43 minutes 39 secondes après le vainqueur en Class40, Yoann Richomme.
« Il a été long ce tour de la Guadeloupe. J’avais un sacré client aux fesses, Cédric Château que je connais bien. Je ne voulais pas lui céder le moindre mètre. » racontait Baptiste avant même de mettre pied à terre. Régatier jusqu’au bout des doigts, le champion de match-racing de 25 ans, n’a rien lâché jusqu’à la ligne d’arrivée. Devant les micros tendus, le skipper de Rennes • Saint-Malo / Parenthèses de Vies, s’est livré sur sa course avec des étoiles dans les yeux, des images de longs surfs dans les alizés plein la tête : « J’adore l’intensité sportive, d’être dans le match ça booste énormément. Il y a des sensations et des émotions qui sont plus fortes en solitaire, c’est indescriptible. Ce sont des très hauts et très bas, des montagnes russes. Le bateau glissait tout seul sous spi, c’était du pur bonheur, avec en plus la bagarre avec les copains. ».
Premier Class40 à bout pointu
Malgré les trois fronts costauds, la perte de son antenne de communication et de ses aériens, une escale forcée aux Açores, Baptiste Hulin a rejoint un groupe de Class40 dont les skippers affichent une expérience bien trempée en course au large en solitaire, et des bateaux un peu plus récents ou modifiés. Le jeune marin s’est accroché prenant un plaisir immense à se bagarrer : « J’avais emmené un bouquin, des séries, en fait il n’y a pas le temps pour ça. On a eu un début de course compliqué avec des passages de front. J’ai fait le choix de m’arrêter aux Açores, car dans le 3e front, je n’avais plus aucune donnée météo. Après mon escale, je suis reparti avec un bon enchaînement météo. Je suis assez humble là-dessus, je n’ai pas fait de coups tactiques, c’est la météo qui a été sympa avec moi. J’ai pu recoller au groupe de devant. Je suis fier d’arriver le premier bateau à bout pointu qui n’a pas été modifié. »
Objectif : monter un projet
Le skipper de Rennes • Saint-Malo / Parenthèses de Vies a goûté à l’intensité, parfois la dureté de la course en solitaire. Son bagage de fin régatier, lui donne toute l’aptitude de naviguer propre et bien. « Sur la dernière heure, dans le chenal, je réfléchissais à la suite, et la première chose à laquelle je pense, c’est de construire un nouveau projet. Je finis ma carrière d’espoir chez BE Racing avec Louis Burton et Servane Escoffier qui m’ont beaucoup aidé et formé, j’ai envie de continuer à fond, de monter mon projet. »
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